Plusieurs d’entre nous se rappelleront certainement (à moins que les chaleurs estivales ne leur aient trop tourné la tête!) la fameuse analyse SWOT que nous avions à réaliser sur la Médiathèque du Musée d’art contemporain de Montréal (MACM). Ayant de la suite dans les idées, le GESLA proposait au printemps dernier une visite de cette médiathèque dont nous avions tant entendu parler. C’est donc par un matin printanier, bravant les éternels travaux du quartier des spectacles, qu’une quinzaine d’Ebsiennes et d’Ebsiens curieux se sont rendus au MACM pour en apprendre davantage sur la documentation dans le milieu de l’art contemporain.
Madame Sylvie Alix nous y a accueillis et nous a livré un exposé fort intéressant sur les activités de la Médiathèque dont elle est responsable. Fondée en 1965 et ouverte au public une décennie plus tard, elle offre une très large gamme de services à sa clientèle et une collection de documents sur une multitude de supports. On y trouve des films, des cartons d’invitation, des affiches, des plans de salles d’exposition et, bien entendu, des livres. Au moment où les technologies progressent à pas de géant, cette richesse documentaire n’est pas sans poser certains défis aux responsables de la médiathèque. Près de 80 000 documents d’archives attendent d’être numérisés, de nombreuses images doivent être transférées dans un format de meilleure qualité, sans compter que la médiathèque souhaiterait se doter d’un système de recherche fédéré qui lui permettrait d’exploiter encore davantage la profusion d’information que recèle sa collection. Comme la Médiathèque fonctionne avec une petite équipe, il faut s’armer de patience lorsqu’il est question de projets de cette envergure. À titre d’exemple, madame Alix nous confiait que le catalogage rétroactif, entrepris lors de l’informatisation du catalogue en 1992, se terminera cette année, soit 18 ans plus tard.
Toutefois, la Médiathèque peut se targuer d’être à l’avant-garde! En 1996, elle mettait en ligne le premier site en art contemporain au Québec. D’ailleurs, si avoir du flair et aller au-delà des tendances est essentiel pour les artistes, cela est aussi vrai pour celles et ceux qui s’occupent de l’aspect documentaire du Musée. En effet, il faut savoir répondre aux attentes d’une clientèle à la fine pointe de l’art composée à 40% de conservateurs du Musée, l’autre partie provenant du public. C’est donc bien souvent à un travail de prospection que s’adonnent les bibliothécaires au MACM, ce dernier misant sur un réseau d’institutions internationales.
par Maude Laplante-Dubé