Le 1er avril dernier, le GESLA a visité les locaux de l’Institut culturel Avataq. La mission de ce centre, fondé en 1980, est de préserver et mettre en valeur la culture, la langue et le patrimoine inuit. La question de la culture ayant été mise de côté lors du développement d’institutions suite à la convention de la Baie-James en 1970, les anciens jugèrent primordial de créer un centre qui s’y consacre.
N’ayant accès qu’à peu de financement, l’Institut développe ses collections au fil de projets proposés par les communautés. Ainsi, Avataq possède ou a accès à des fonds d’archives, des photographies, des œuvres d’art, des données généalogiques, etc. Certains éléments des collections peuvent être consultés en ligne, mais l’accès complet n’est possible qu’à partir de la bibliothèque de l’Institut. Beaucoup de visiteurs se rendent sur place, au 4150 Ste-Catherine O., principalement pour naviguer parmi les archives photographiques.
Selon notre hôte, madame Sylvie Côté Chew, la plus grande richesse du centre est l’ensemble d’enregistrements audio en langue inuit, l’inuktitut. L’équipe d’archivistes s’affaire d’ailleurs à les retranscrire, lentement mais surement.
La bibliothèque de l’Institut, développée sans avoir été prévue, regroupe, entre autres : des rapports d’archéologie, des ouvrages en inuktitut, les numéros de la revue de l’institut (Tumivut), des fonds d’archives et des copies de ressources disponibles à BAC et à la Compagnie de la Baie d’Hudson. Le but principal de la constitution de ces collections est de faciliter les processus pour les Inuits qui désirent se renseigner sur leur patrimoine, en rapatriant le plus d’information possible à un endroit. Montréal fut désigné comme lieu de consultation, bien que le siège social soit à Inukjuak, pour assurer une sécurité et une bonne conservation des documents.
Les bureaux de la rue Ste-Catherine abritent une petite équipe constituée, entre autres, d’archéologues, d’une traductrice, d’une généalogiste et d’archivistes. Malheureusement, l’austérité n’épargne pas cette institution : plusieurs postes n’ont pas été renouvelés au fil des ans. Bien que l’Institut ait reçu l’aide d’un diplômé en sciences de l’information pour tenter de mettre sur pied un système de classification dans la bibliothèque, cette dernière n’héberge pas de bibliothécaire. Plusieurs tâches sont donc en suspens. Avis aux intéressés : l’équipe d’Avataq se fera un plaisir d’accueillir un bénévole avide de défis!
Une institution culturelle avec une histoire et une mission fascinantes, qui vaut certainement le détour!
Par Hélène Moisan